28 février 2010

Regrets...?


Regrets passés, et pour le présent?

Photo faite le 23 janvier 2010


Imaginez comment un homme nous raconterait sa vie d'antan, vie que nous connaissons encore aujourd'hui, en certains endroits privilégiés...

"-Que font-ils au village?
-Les bêtes sont rentrées, au loin roule un orage, le renard est au pré.
-Ont-ils fauché les blés, nous ont-ils oublié?
-Je suis du pays de la longue attente, quand Pâques s'attarde en chemin. Je suis du pays au bord de la pente, la brume le cache au matin.
-Que font-ils au village?
-C'est l'heure du laitier, un oiseau de passage les a-t-il alertés?
-Que font-ils au village?
-Ont-ils rentré les blés? Nous ont-ils oubliés?
-Je suis du pays où les gens vieillissent plus tôt qu'aux pays d'alentour. Il faudrait qu'un jour la terre me nourrisse, alors je reviens aux labours.
-Que font-ils au village?
-Les vieilles ont reprisé les habits de lainage qu'on avait méprisés.
-Que font-ils au village?
-Ont-ils battu les blés?
-Nous ont-ils oubliés?
-Je suis du pays où chacun s'accroche au mur démoli du jardin. Son coeur est trop plein, mais vides ses poches, et rare est l'odeur de son pain.
-Que font-ils au village?
-Nous ont-ils oubliés?"

Cette chanson des regrets parle d'elle-même, comment ne pas être touché par cet éloge au rapport à la terre, à ce souvenir peut-être lointain pour certains d'entre nous, et si vivant encore qu'il en est presque actuel pour d'autres? Aujourd'hui, nous nous complaisons parfois dans les regrets, l'amertume, la mélancolie... autant de mots qui peuvent se réunir en un seul: l'absence. Absence de quoi, vous me demanderez.

Eh bien l'absence d'espoir, l'absence de croyances. Il faut croire en l'amour, il faut continuer d'espérer un jour meilleur, ou la perpétuité du bonheur actuel. Nous avons jour après jour des preuves indubitables que ces espoirs ne sont pas vains, qu'un jour ou l'autre, la chanson qu'on croyait terminée pour de bon, reprenne de plus belle sans prévenir. Et ce jour-là, le jour où cette croyance est confirmée, il peut arriver n'importe quoi, on se sent plus fort que tous les éléments, on est prêt à traverser n'importe quel fleuve, à enjamber n'importe quel obstacle!



(La chanson des Regrets, texte d'Emile Gardaz, musique d'André Ducret)

Aucun commentaire: