Naissance rêveuse, jeunesse utopiste, vie d'espoirs, vieillesse désillusionnée; la vie?!
Photo faite le 11 avril 2009
Fais des rêves... Tu rêves de devenir astronaute, tu rêves d'une planète saine, tu rêves de ta propre symphonie, ou de la fille que tu as rencontrée une fois, par hasard, comme on tombe sur une carte postale délaissée... Une carte postale qui fait tellement plaisir lorsqu'elle rappelle tous ces souvenirs enfouis, parfois pas si loin, juste là, dans ce tiroir. Souvenirs enfouis, qui parfois aussi s'enfuissent d'eux-mêmes, à cause de quoi? "Mauvais" souvenirs, souvenirs tristes, désagréables, nous arrivons facilement à en accumuler bien quelques-uns au cours de ce peu de temps qui nous est imparti, parfois par la force des choses, et parfois plus délibérément. Toujours est-il que ces souvenirs-là, ceux qui font mal quand on y pense, nous les enfouissons bien profondément. Rangés dans leur tiroir, cachés sous le tapis ou enfermés dans une boîte scellée, ils pèsent toutefois lourd, ils prennent une place considérable, pourquoi? Je vous le demande bien: à quoi nous servent ces souvenirs si accablants? Pour nous protéger de nouvelles attaques, à la manière d'un vaccin? Les mutations du virus de la vie sont nombreuses, tant que jamais aucun vaccin ne sera véritablement efficace.
Alors fais des rêves. Des "mauvais"? Ils existent, ils font partie du lot. Un peu comme quand vous rencontrez une personne qui ne vous apporte rien, et à qui vous ne pouvez rien apporter. Vous savez que malgré tout, demain peut-être, vous allez rencontrer la femme de votre vie, vous savez qu'il y a tout de même une chance que vous rencontriez une personne véritablement intéressante, avec qui vous vous sentirez bien, avec qui vous pourrez échanger une vraie conversation, un vrai moment. Vous savez qu'une fois endormi, toutes gardes baissées, vous avez une chance de faire un "beau" rêve.
Et la journée? Eh bien, fais aussi des rêves! Rêver, projeter, penser à l'avenir, apprécier ce délicieux moment d'allégresse totale devant le spectacle des arbres morts, de la terre asséchée, de l'eau endurcie, immobilisée, des oiseaux recroquevillés à la recherche de la moindre chaleur à absorber, un spectacle aux couleurs ternes, blanchi de brumes, et dont on pourrait croire que la vie l'a définitivement quitté. N'est-ce pas magnifique?! "L'essentiel est invisible pour les yeux, on ne voit bien qu'avec le coeur", nous enseigne l'aviateur... Ce prince, qui nous apprend les choses essentielles, qui nous révèle la beauté là où les apparences, bornées à nos simples perceptions visuelles, n'inspirent que le découragement, ce prince nous expliquerait peut-être ici comment se passe le printemps, avec quelle joie la nature renaît, dans quelles explosions de couleurs, de chaleur, cette eau se remet en mouvement, avec quel sourire les enfants ouvrent les volets de leur fenêtre, en découvrant cette émergence de vie soudaine.
Et peut-être qu'en imaginant la vie, la joie, là où nous ne la voyons pas au premier coup d'oeil, peut-être qu'ainsi nous aurons une chance de faire un "beau" rêve, peut-être même que le spectacle de l'automne, spectacle de la lente agonie de la nature, trouvera une beauté à nos yeux, guidés par notre coeur... Toutes gardes baissées.
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