
Savoir où l'on va
Portalban, 15 février 08
Beaucoup se demandent comment on peut avancer sans rien voir de notre but. Sinon, pourquoi aurait-on fait appel aux oracles ou autres "diseuses-de-bonne-aventure"? Et pourtant...
On accorde aujourd'hui énormément d'importance aux GPS, cartes numérisées du monde entier, photos satellites, atlas mondiaux, ... Tout un fratras de repères et de moyens de se situer très précisément, et de "savoir" où l'on est, où l'on va. Il existe des tas d'images, de vidéos, de témoignages de gens du monde entier, nous racontant ou décrivant leur vie locale. Et nous y avons très facilement accès, grâce aux journaux, magazines, et surtout internet. Je me pose alors une question: avons-nous autant besoin d'être rassurés sur notre destination? Avons-nous réellement ce besoin de savoir ce qui nous attend?
Il existe encore ces voyageurs sans but précis, ces marins qui se dirigent à la boussole, sans trop savoir ce qui se cache derrière cette brume impénétrable, mais qui connaissent la direction à prendre. Il existe encore ces pompiers qui se lancent dans la fournaise sans trop savoir ce qui va leur tomber dessus, mais qui savent qu'il y a une vie à sauver, devant eux. Il existe encore quelques personnes qui partent pour une durée indéterminée à l'étranger. Mais le marin, n'a-t-il pas un but? Celui de ramener de quoi faire vivre sa famille, restée soucieuse à terre? Le pompier, ne veut-il pas se mesurer à la force du feu? Le curieux d'aller ailleurs, n'est-il pas en fuite? On a toujours un but. Même le voyageur, qui se dit sans but précis, espère voir du pays, il s'attend à découvrir de nouvelles cultures, de nouveaux moeurs...
La seule chose qui importe, en fin de compte, est de savoir se perdre. Car en se perdant, nous prenons le risque de tomber sur l'imprévu, l'inattendu, ce qu'on ne peut plus contrôler. Nous prenons le risque de tomber sur un nouveau banc de poissons, de toucher la personne écroulée et asphyxiée par la fumée, nous risquons de découvrir que ce n'est pas à l'étranger qu'on trouvera le repos, mais en soi. En errant sans but précis, nous prenons le risque de nous ouvrir vraiment à l'autre, à sa culture, à ses paysages. Et peut-être même qu'il nous fera monter sur ses montagnes, pour nous permettre de voir par-dessus cette brume qui nous bouchait la vue, tout à l'heure... Peut-on encore parler de risques? Se perdre est-il toujours aussi négativement connoté? Et si tout compte fait, il fallait se perdre pour trouver quelque chose de mieux encore?
On accorde aujourd'hui énormément d'importance aux GPS, cartes numérisées du monde entier, photos satellites, atlas mondiaux, ... Tout un fratras de repères et de moyens de se situer très précisément, et de "savoir" où l'on est, où l'on va. Il existe des tas d'images, de vidéos, de témoignages de gens du monde entier, nous racontant ou décrivant leur vie locale. Et nous y avons très facilement accès, grâce aux journaux, magazines, et surtout internet. Je me pose alors une question: avons-nous autant besoin d'être rassurés sur notre destination? Avons-nous réellement ce besoin de savoir ce qui nous attend?
Il existe encore ces voyageurs sans but précis, ces marins qui se dirigent à la boussole, sans trop savoir ce qui se cache derrière cette brume impénétrable, mais qui connaissent la direction à prendre. Il existe encore ces pompiers qui se lancent dans la fournaise sans trop savoir ce qui va leur tomber dessus, mais qui savent qu'il y a une vie à sauver, devant eux. Il existe encore quelques personnes qui partent pour une durée indéterminée à l'étranger. Mais le marin, n'a-t-il pas un but? Celui de ramener de quoi faire vivre sa famille, restée soucieuse à terre? Le pompier, ne veut-il pas se mesurer à la force du feu? Le curieux d'aller ailleurs, n'est-il pas en fuite? On a toujours un but. Même le voyageur, qui se dit sans but précis, espère voir du pays, il s'attend à découvrir de nouvelles cultures, de nouveaux moeurs...
La seule chose qui importe, en fin de compte, est de savoir se perdre. Car en se perdant, nous prenons le risque de tomber sur l'imprévu, l'inattendu, ce qu'on ne peut plus contrôler. Nous prenons le risque de tomber sur un nouveau banc de poissons, de toucher la personne écroulée et asphyxiée par la fumée, nous risquons de découvrir que ce n'est pas à l'étranger qu'on trouvera le repos, mais en soi. En errant sans but précis, nous prenons le risque de nous ouvrir vraiment à l'autre, à sa culture, à ses paysages. Et peut-être même qu'il nous fera monter sur ses montagnes, pour nous permettre de voir par-dessus cette brume qui nous bouchait la vue, tout à l'heure... Peut-on encore parler de risques? Se perdre est-il toujours aussi négativement connoté? Et si tout compte fait, il fallait se perdre pour trouver quelque chose de mieux encore?
2 commentaires:
Yeah! Merci pour la réactivation des commentaires! ^_^
C'est marrant cette réflexion au début sur notre constant besoin de savoir où l'on est et surtout où l'on va. En y réfléchissant, il est vrai que lorsqu'on prépare un voyage, on sait tellement les détails de chacune des étapes, qu'on se demande finalement quelle est la différence entre la connaissance de ces détails (visuels pour la plupart) et le "voir par soi-même". On sait où l'on va, mais notre but est devenu de pouvoir dire "j'y étais". Mon prochain voyage en mars sera un peu du genre, bien que je laisse suffisamment de place à l'improvisation. J'ai juste besoin d'un itinéraire, car on a qu'une semaine, et on veut voir beaucoup.
Connaître le sentier que l'on veut emprunter est tout de même très attirant. Mais où est l'aventure dans tout ça? Et j'élargis bien sûr le sujet au sens psychologique.
J'me rappelle de ma décision l'an dernier de partir une année à l'étranger... Voir du pays? Pff... Ça, j'en avais et j'en aurais eu l'occasion plus tard... Le truc, c'était surtout de pouvoir être dans un environnement neutre (en souvenirs, etc.) et pouvoir se trouver un peu mieux. Est-ce que ça a marché? Peut-être... J'en sais rien... Le but après tout est de rester à la recherche du chemin.
Etre perdu n'est pas si mauvais que ça; on voit tellement plus de choses....
Quand j´ai lu ta "réflexion", j´ai pas voulu y répondre tout de suite.
Je rejoins aussi ce que Julien (Haku) dit. Moi, quand j´ai décidé de partir une année c´était effectivement pas pour voir du pays (en même temps j´aurai choisi un autre pays que celui de la bière hein!!). Mais c´était bien pour "voir autre chose", pour me retrouver moi!! Se retrouver seule face à soi-même, c´est quelque chose de merveilleux!! Je suis partie, je savais la ville où j´allais...plus je savais pas beaucoup. Mais c´était bien comme ca, je voulais pas plus en savoir.
Et comme tu dis Julien, être perdue c´est bien... Oui c´est bien, on passe par un peu près tous les états d´âme, on découvre de nouvelles choses, on apprend à se connaître, etc. Mais trouver son chemin à un moment où à un autre ne serait pas si mal, enfin en tout cas en voir un...
Mais pour ca il faut se laisser gider aussi, profiter de la Vie et avoir Confiance!! Là aussi on voit beaucoup beaucoup de choses tout en restant sur un chemin plus ou moins sûr!
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