29 avril 2012

International

Banquise de Forel

Photo réalisée le 5 février 2012


Chères lectrices, chers lecteurs,

J'ai une nouvelle à vous annoncer: vous avez dépassé les 2500 visites! Depuis maintenant près de quatre ans, vous me suivez partout dans mes textes et mes illustrations, je vous suis infiniment reconnaissant de cette grande loyauté. J'ai pris le temps cet après-midi d'aller jeter un petit coup d'oeil aux statistiques du site, et j'ai été très surpris de voir autant de visites, premièrement, mais surtout de voir que vous me lisez depuis des pays totalement inattendus! Les pays voisins de la Suisse peuvent encore me paraître compréhensibles, comme l'Allemagne ou la France. Mais quand je vois que certains d'entre vous m'ont déjà lu plusieurs fois depuis la Russie, les Etats-Unis ou encore le Royaume-Uni, la Belgique et même le Chili, je dois dire que cela me surprend tout de même. Alors merci pour toute votre fidélité!

C'est pour cette raison que je vous poste aujourd'hui une photo que j'ai prise récemment, rappelez-vous, quand il y a eu cette grande vague de froid au début de l'année. Cette photo me fait penser à un Fjord ou à la Sibérie, je pense à un endroit dans le Nord, un endroit paisible et reculé, propice aux réflexions. C'est un événement qui m'a marqué, et qui ne se reproduira pas si souvent, je pense. C'est pourquoi je m'étais empressé de saisir mon appareil photo afin de garder une trace de cet épisode mémorable. Qui sait, un jour, quand on racontera à nos petits-enfants qu'il y avait encore de la neige en hiver, dans la plaine, peut-être ne nous croiront-ils pas? Les plus extrémistes prédisent la fin du monde, ou en tout cas de notre civilisation pour la fin de cette année, les plus modérés parlent d'un éventuel grand changement, d'une prise de conscience collective qui bousculera toutes nos vies... Personnellement, j'ai l'impression que le changement a déjà débuté il y a quelques temps, les efforts des uns s'unissent de plus en plus à ceux des autres, même s'il nous reste un grand chemin à parcourir avant la grande révolution écologique dont parlent certains. Alors peut-être y aura-t-il un événement marquant qui unira définitivement les Humains, et pas uniquement dans un monde virtuel, mais en réalité, de manière palpable. Un peu comme vous, lectrices et lecteurs, qui apparaissez tous ensemble sur mon tableau de statistiques, vous vous réunissez au long des mois, derrière vos écrans. Mais au fond, étant donné que je n'ai donné l'adresse de ce site qu'à une vingtaine de personnes tout au plus, cela prouve que la communication entre les Hommes est encore possible, je veux dire la vraie communication, celle qui se passe autour d'une table, lors d'une promenade ou d'une soirée autour du feu. 

Cela me réjouit, et c'est peut-être la révolution que j'attends pour cette fameuse fin d'année. Bien sûr que l'Internet comporte des avantages indiscutables. Le "Printemps arabe", comme on aime à nommer ce qui se passe aujourd'hui en Proche-Orient, n'aurait peut-être jamais vu le jour sans les sites sociaux accessibles maintenant partout et par tout le monde. Sans aller aussi loin, je ne pourrais simplement pas vous écrire tout ceci si cette machine démesurée n'existait pas... Mais il y a des limites à ne pas dépasser, limites que seul l'internaute doit se fixer lui-même, il n'existe aucun "code de la route" pour la toile, chacun y évolue de manière totalement libre. Il y a bien quelques lois qui régissent les droits de copie, par exemple, mais qui changent d'un pays à l'autre. A nouveau, on se heurte à la frontière entre le monde virtuel et la réalité, qui ne sont, à partir d'un certain point, plus compatibles. La grande révolution qui pourrait alors avoir lieu ferait prendre conscience à la collectivité que la vie sociale est finalement plus importante que le site social, qui ne deviendrait alors qu'un simple soutien aux grandes décisions politiques, aux mouvements populaires, comme à celui qui désire simplement s'informer sur un sujet. La tendance serait alors à en faire un support à la réalité, à la vérité, qui ne peut s'établir qu'au cours d'un moment partagé avec une autre personne. L'authenticité d'un échange, d'un dialogue saute alors aux yeux, et nous ferait voir l'évidence même de ce qu'il nous reste alors à faire, de ce que nous ressentons pour une personne, ou de savoir, de ressentir ce qu'un proche est en train de traverser comme épreuves dans sa vie.

Chères lectrices, chers lecteurs, vous qui êtes déjà venu 2500 fois me rendre visite indirectement, ce qui fait tout de même une moyenne de deux visites par jour, tous les jours, je vous remercie. On traverse parfois des étapes où l'on aimerait pouvoir compter sur ces deux visites quotidiennes, et on ne se rend pas toujours compte de la proximité de nos voisins, de nos amis. Vous imaginez donc ma surprise et ma joie en découvrant ces chiffres cet après-midi. C'est pourquoi j'aimerais depuis déjà un petit moment créer cet espace "Carnet de route" (que vous trouvez dans un onglet en haut de cette page), afin de vous laisser un espace où vous pourriez vous exprimer vous aussi sur des sujets qui vous tiennent à coeur, et dont je pourrais aussi, pourquoi pas, m'inspirer, ou tenter d'illustrer vos propos. Le site deviendrait tout à coup moins unilatéral, car je suis persuadé que c'est dans le partage que l'on peut s'épanouir totalement. L'Humain est un animal social, paraît-il, parce qu'il possède le langage, une certaine forme d'intelligence plus développée que la plupart des autres animaux sur Terre... Je pense qu'il est social dès le moment où l'envie de partager devient plus grande que l'instinct de survie, de "je veux juste sauver ma peau", "chacun pour soi".

Je me réjouis de voir ce que va donner cette fameuse grande révolution... En attendant, je vous adresse toute ma sympathie, et j'espère que l'on pourra, pourquoi pas, se retrouver un jour autour d'un verre! 

Salutations, 

Julien.