Grands dialogues amoureux, constructions enfantines, jeux innocents et plus intimes, promenades solitaires, familiales ou sportives, durs labeurs, les arbres voient se déployer autour d'eux une agitation bien souvent que l'on pourrait qualifier de pacifique. En effet, comment ne pas être en paix avec ces êtres paisibles de nature? Leur si lente croissance ne peut que nous inspirer le calme, à nous qui voulons à tout prix paraître adulte et responsable le plus tôt possible. Il nous a fallu des milliers, des millions d'années pour arriver à ce que nous sommes aujourd'hui, et il ne nous faudra pas plus d'une petite centaine d'années pour tout anéantir... Il y a aujourd'hui une foule grandissante de personnes qui ont compris le message que la nature nous envoie: elle se moque de nous, elle rit de nos soucis de réchauffement planétaire.
Cela ne vous paraît pas si logique? Voyons. La seule espèce réellement en danger aujourd'hui est bien l'Homme! La Terre se remettra toujours de n'importe quel cataclysme. Alors peut-être que l'Homme sera suffisamment fort pour y supprimer la vie animale, peut-être même végétale. Mais la planète elle-même renaîtra de ses cendres. Après l'astéroïde humain, de nouvelles espèces recoloniseront la belle planète bleue, que nous tentons de dévaster le moins possible, en tant qu'hôtes provisoires... En effet, nous ne sommes que des invités à ce grand banquet qu'est la consommation de notre Terre. Des invités bien gourmands, d'ailleurs. A tel point que nous sommes devenus le parasite mortel de notre hôtesse. Mais quelle hôtesse? Ce n'est pas la Terre, ni la nature, qui reprennent leurs droits dès qu'elles en ont envie. Non, je parle bien ici de la Vie, l'Homme se verra bientôt s'il continue sur sa lancée autodestructrice en voie de disparition. Une extinction si rapide que personne ne réalisera véritablement cette fin humaine.
Le chêne, paisible, regarde tout cela du haut de ses ramages, non sans un profond regret. Il aurait tant à nous raconter, tant à nous apprendre. Il nous tend les bras, il nous suffirait alors de nous arrêter un instant et de l'écouter. Et peut-être apprendrions-nous non seulement que son monde à lui, si paisible, ludique, romantique ou laborieux, n'est autre que le nôtre également.
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