27 septembre 2009

Différences



Solitaire accompagné.

Photo faite le 24 septembre 2009


Cette fois, ça y est. Les étourneaux commencent à se rassembler, alignés l'un à côté de l'autre. Ils se racontent leur été? Pensent-ils déjà au sud, aux chaleurs réconfortantes? Les plus jeunes demandent peut-être aux anciens à quoi cela ressemble... Le sud, en quelque sorte un rêve. Et aussi la promesse d'un long voyage, difficile, même pour les jeunes et les plus robustes! Heureusement, leurs parents sont là pour les guider, une première fois, le long de ce périple qui les mènera dans ces contrées inconnues, le temps de l'hiver.

Ces parents lui ont toujours enseigné, à lui, le petit étourneau, que le long voyage est bien plus sûr avec les autres. Ainsi, le jeune aujourd'hui n'est pas effrayé de rencontrer des centaines de milliers de semblables qui attendent comme lui ce fameux signal du départ...

Au fond, quelle différence y a-t-il entre cet étourneau et nous? Il y a dans le monde deux millions d'espèces vivantes, nous faisons partie du même ensemble. Nous apprenons la même chose toute notre vie: nous apprenons à devenir indépendants, afin de transmettre cet apprentissage à nos petits. J'irais même plus loin: l'étourneau, lui, arrive à vivre en harmonie avec son milieu, chose dont nous sommes bien incapables, car paraît-il nous avons trop de besoins... L'étourneau vit en solitaire aussi bien qu'en société, il suffit d'observer leur façon de se déplacer en essaims, c'est tout simplement un spectacle à chaque instant.

Qu'aurions-nous donc de différent? La parole? L'intelligence? Chacun a droit à sa propre opinion sur le sujet, mais je considère leur parfaite coordination en déplacements comme une forme de communication et d'intelligence autant voire plus élaborée que la nôtre. Essayons donc d'exécuter la même chorégraphie avec 100, 200 ou même 500'000 personnes... Bien sûr, nous pouvons nous vanter de notre liberté individuelle, nous sommes moins grégaires... Mais, au fond, que préférer? Une liberté de mouvement absolue, une liberté de choix entre l'indépendance de la vie en solitaire et les avantages d'un voyage en communauté; ou préfère-t-on peut-être vivre sa liberté plutôt en imagination, une liberté de pensée qui bien souvent s'arrête aux frontières de ce monde des pensées?

Un jugement de valeur ne serait que futilité subjective. Pour que la comparaison entre l'homme et la nature prenne toute sa vérité, il suffit d'observer, et d'apprendre. Apprendre en restant humble, savoir remettre en question ce que la "société" nous a enseigné. C'est peut-être là la seule grande vraie différence entre le sansonnet et l'homo sapiens: ce dernier a la capacité en lui de pouvoir se poser ce genre de questions. Mais alors, si la nature nous en a donné la possibilité, n'est-ce pas justement parce que nous en aurions bien besoin?