Fuir?
Photo faite le 29 septembre 2007
Combien de temps t'ai-je attendue? Je ne m'en rappelle même plus. Peut-être depuis le commencement de ma vie? Mais au fond... quand a-t-elle vraiment commencé?! Ces anniversaires que l'on aligne fièrement m'ont toujours fait gentiment sourire. Très honnêtement, cela fait bien des années que je t'attends, que je te guette, que tu te laisses apercevoir ça et là, que tu veux bien m'accorder avec ta parcimonie légendaire un peu de ton temps.
Cette partie de cache-cache entre nous me rend fou; tu sembles si placide, si peu touchée par cette distance qui nous sépare encore, comme si toi tu pouvais attendre l'éternité... Et pourtant, il suffirait que je fasse un pas, un seul, pour que tu me montres à quel point tu es disponible. Est-ce sérieusement vrai? Ou n'est-ce qu'un de ces faux espoirs qui vient s'ajouter à tous ceux que tu m'as déjà envoyés?! Comment savoir? Tant de fois j'ai tenté de t'atteindre, parfois avec succès, et tant de fois tu me files entre les mains comme le sable trop fin d'une plage déserte. Comment croire en cette alliance que j'espère tant, après ces déceptions qui s'alignent les unes derrière les autres, invariablement?
Parfois, oh oui, parfois tu me laisses t'approcher, t'effleurer du bout des doigts, mais toujours tu t'es envolée, me laissant seul parmi cette foule de créatures qu'on dit humaines... Peut-être est-ce par peur, que tu t'en vas? Ou peut-être dois-je encore acquérir un peu d'expérience avant de pouvoir de côtoyer sérieusement? Peut-être ai-je encore une quantité d'apprentissages à assimiler, avant de pouvoir vraiment croire en ce "nous" qui m'obsède presque? Peut-être...
Tu as toujours été mon amie la plus fidèle, tu ne m'as jamais abandonné dans les moments pénibles, où il faut affronter toute la vulgarité, l'hypocrisie et toute la méchanceté de ce monde. Et tu m'as laissé découvrir aussi toutes les beautés existant en ce monde, tu m'as laissé m'approcher d'autres amis, tu m'as laissé construire ma vie à ma façon, parfois en t'éclipsant tellement loin de moi que j'avais de la peine à encore t'apercevoir. On pourrait croire que nous sommes "faits l'un pour l'autre", n'est-ce pas, ma chère Solitude?
Eh bien je te remercie de me laisser découvrir non seulement la dureté du monde, mais aussi une bonne partie de toute sa beauté. Merci de me laisser parfois abandonner ma quête envers toi, pour que je puisse voir toutes ces choses qui rendent si heureux. Certes, d'une autre manière qu'avec toi, mais d'une manière tout aussi passionnée et passionnante.
Peut-être que si tu ne viens pas, j'irai à toi un jour, peut-être...